La nouvelle direction du cinéma d’Orthez entend multiplier les événements afin d’attirer toujours plus de spectateurs. Après une année 2023 fortement déficitaire, l’équilibre économique n’est pas encore garanti en 2024, en dépit d’un redressement de la fréquentation
Dix ans après son ouverture, Le Pixel n’a pas la tête à faire la fête. Plus que des bougies d’anniversaire, la nouvelle direction du cinéma s’emploie en effet à rallumer l’envie des spectateurs de se faire une toile. Les cinéphiles n’ont été que 39766 à fréquenter les salles du Pixel en 2023, contre 57045 en 2019, qui fait figure d’année de référence, avant le Covid.
Avec 42533 entrées en 2022, la fréquentation post-Covid repartait à la hausse, quand l’explosion du prix de l’électricité est venue couper l’élan. «La vie du cinéma n’est pas un long fleuve tranquille», ironise Hervé Tourneur, président de la société Du Cinéma plein mon cartable qui exploite l’équipement.
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Pour préserver la santé financière du cinéma face à cette envolée du coût de l’énergie, l’exploitant a été contraint de réduire drastiquement le nombre de séances. Pas moins de 25% d’entre elles ont été supprimées l’an dernier et les écrans du Pixel ont projeté 14% de films en moins. Des chiffres qui démontrent toutefois le goût du public local pour le septième art puisque la fréquentation n’a, elle, baissé que de 6,51% et le taux de remplissage des séances moins nombreuses a progressé de 25%.
Une trésorerie saine
Pour autant, une moindre fréquentation ajoutée à une augmentation de 62% des charges énergétiques a conduit l’exercice 2023 vers un déficit de 30759euros. Une première depuis l’ouverture du cinéma en mai 2014. «Notre trésorerie nous a permis d’éponger ce déficit», rassure le trésorier Robert Lataste. Mais le cinéphile craint de devoir essuyer de nouvelles pertes financières fin 2024.
«Notre trésorerie est encore en mesure d’encaisser une perte, à condition qu’elle soit modeste»
Un nouveau fournisseur d’énergie moins gourmand a été choisi depuis janvier et le nombre de séances a été augmenté de 15% jusqu’en août. Dès son arrivée à la direction, début septembre, Pauline Matelic reprogrammait 70 séances hebdomadaires, soit davantage qu’autrefois, avec la projection des films plusieurs fois dans la semaine. «La fréquentation est en croissance», se félicite Robert Lataste.
Au 30septembre, Le Pixel enregistre 32330 entrées, soit 17,14% de plus qu’en 2023 à la même date. «En 2019, l’équilibre économique était à 55000 entrées. Aujourd’hui, il serait plutôt vers 62000», indique le trésorier qui espère atteindre les 50000 spectateurs cette année. «Notre trésorerie est encore en mesure d’encaisser une perte, à condition qu’elle soit modeste», commente-t-il.
Si le déficit s’avérait trop profond pour les finances de l’exploitant, le délégataire n’aurait d’autre choix que de s’adresser à la commune. Mais, si l’ambiance n’est pas à la fête, elle est résolument au rêve au sein de l’équipe renouvelée du Pixel. Et celle-ci compte justement multiplier les événements invitant au rêve afin d’attirer le plus grand nombre de spectateurs.
Une soirée unique en exclusivité
Pour la première fois, Le Pixel diffusera ainsi un concert le jeudi 7novembre, à 20 heures. «Notre souhait est de continuer à rapprocher la culture des habitants de ce territoire et d’offrir ce type d’événement ici», confie Pauline Matelic. Une nouveauté pour laquelle la jeune femme propose rien de moins que Mylène Farmer.
Avec «Nevermore», concert événement de la chanteuse, les écrans du Pixel optent pour une expérience immersive saisissante au cœur d’un spectacle monumental. Avec 14 enceintes visitées, «Nevermore» est la plus grande tournée des stades de l’histoire de la musique offerte en France par une artiste. Il est naturellement conseillé de réserver sa place au plus vite pour cette soirée exceptionnelle.
Avant cela, Le Pixel proposera un «marathon de l’horreur» à l’occasion d’Halloween le 31octobre. Au programme, trois films du genre dès 20h15 avec «Ring», suivi de «Cure» (22 heures) et «Battle Royale» (minuit), pour un ticket à 15euros. La seconde salle projettera «Carrie au bal du diable» à 20h15 et «Grave» à 22h15. L’ensemble de ces projections sera en version originale sous-titrée. Pas en reste, les plus jeunes auront droit à un ciné-goûter spécial Halloween avec «Les noces funèbres», à 14 heures.
Des soirées «films cultes»
«Nous voulons proposer un cinéma pour tous les goûts et tous les âges», affiche Pauline Matelic. Et la jeune directrice n’hésitera pas à jouer sur la nostalgie des cinéphiles en reprogrammant des films cultes tels que «Top gun», «Le grand bleu» ou «Le cercle des poètes disparus».
À noter, d’ores et déjà, la venue de Sandrine Beaudéan et Christine Belhomme, réalisatrices du documentaire «Viens voir», sur l’éclosion d’une prise en soins plus intégrative au sein des hôpitaux. Un film tourné dans une douzaine d’établissements hospitaliers en France, dont celui d’Orthez. Un débat avec les soignants orthéziens suivra la projection du 13novembre, à 20h30.